L'Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF) a décidé l'année dernière de limiter le niveau de testostérone pour participer à des compétitions féminines. La norme prévoit une concentration maximale dans le sang des participants de 5 nmol/l. Cette mesure a suscité de nombreuses critiques et les chercheurs Cara Tannenbaum et Sheree Bekker, dans l'éditorial du magazine médical BMJ, ont rappelé qu'ils n'ont pas de base scientifique.
Selon l'IAAF, la forte concentration de testostérone dans le sang d'une femme lui apporte des avantages par rapport à ses concurrents. Ainsi, dans les courses féminines jusqu'à 400 milles de mètres (y compris celles de barrière), les participants ne pourront pas dépasser cette limite. En outre, vous devez prouver le statut légal de la femme ou intersexe et de réduire les niveaux de testostérone dans le sang pendant au moins six mois consécutifs.
L’éditorial explique cependant que la limite de 5 nmol/l est “totalement arbitraire”. Normalement, les hommes non-athlètes ont des concentrations de 8,8-30,9 nmol/l et les femmes de 0,4-2 nmol/l. Mais ces concentrations se chevauchent sur les athlètes après la compétition. Et il n'est pas prouvé qu'une plus grande concentration est associée à gagner.
La DFA reconnaît également la sensibilité aux androgènes. En fait, les personnes qui en dépit d'être chromosomes XY ne sont pas sensibles aux androgènes ne développent pas les caractéristiques des hommes. L'IAAF veut aussi les exclure des compétitions féminines. En l'absence de test de laboratoire pour mesurer la sensibilité aux androgènes, l'IAAF propose la réalisation d'études physiques, dont l'étude de la mesure du clitoris. Ces études, en plus de violer l'intimité, ont alerté les chercheurs qu'elles sont inadéquates, car elles risquent de produire des conclusions erronées.
Pour tout cela, Tannenbaum et Bekker réclament l'abrogation de ces règles de l'IAAF et misent sur le retrait de Mokgadi Caster Semenya.