En utilisant de nouvelles techniques, une équipe internationale de chercheurs a mesuré l'acidité de la mer par satellite. Il s'agit d'une première approche avec ses limites, mais il peut être d'une grande utilité pour le suivi de l'acidification globale des océans. Le travail a été publié dans la revue Environmental Science and Technology.
La mer absorbe le quart des émissions de CO2 dans l'atmosphère, processus dans lequel l'eau est acidifiée. Cela affecte négativement divers écosystèmes. La seule façon de suivre cette acidification a été à ce jour la mesure in situ de l'acidité. Pour cela, il est nécessaire de mener des campagnes océanographiques à haut coût et, de plus, on analyse généralement de petites zones. Le fait de pouvoir le mesurer par satellite changerait radicalement. Cependant, les chercheurs ont voulu préciser que ces mesures par satellite ne remplacent pas celles réalisées sur place, notamment parce qu'elles sont plus fiables et nécessaires pour calibrer par satellite.
L'acidité est calculée à partir des données de la température de surface de la mer, la chlorophylle et la salinité qui peuvent être mesurées actuellement par satellite. La clé réside dans la mesure de la salinité, puisque la chlorophylle et la température sont mesurées depuis longtemps par satellite, mais la capacité de mesurer la salinité a été atteinte ces dernières années avec les satellites SMOS (2009) de l'ESA et Aquarius (2011) de NASA-CONAE. Les chercheurs reconnaissent que « les outils sont nouveaux et la mesure reste un défi ». D'autre part, l'une des limitations de la technique est qu'elle ne donne qu'une image superficielle. Cependant, pour le suivi de l'acidification océanique, il est particulièrement important de savoir ce qui se passe sur la surface, où le CO2 atmosphérique est absorbé.