La Loi sur l'Environnement, présentée par le Gouvernement Basque à l'été 1997 et qui sera débattue au Parlement le 24 octobre, ne satisfait pas du tout aux attentes générées au cours des vingt dernières années.
Nous n'attendions pas, encore moins, une panacée pour résoudre tous les problèmes écologiques, mais un outil qui pallierait l'état écologique pénible créé par le modèle de développement en vigueur. Mais pour cela, il faut aussi une volonté politique beaucoup plus forte que ce que reflète la Loi.
La loi contient des erreurs de base. Le manque de participation des agents humains, particulièrement écologistes, est l'un d'eux. En 1994, quand José Antonio Maturana était conseiller, on nous a envoyé le projet. Depuis lors, et jusqu'à présent, nous n'en avons pas eu la preuve officielle.
Comme déjà mentionné dans ce projet, disons qu'il montrait une volonté beaucoup plus grande que celle qui a été présentée maintenant et qui était beaucoup plus concrète. L'article 2, par exemple, affirmait que la protection de l'environnement « doit être non seulement le rôle de la politique environnementale, mais l'axe de toutes les politiques publiques ». Cette mention a disparu de la Loi, de même que l'article neuvième qui faisait référence à «des mesures de soutien aux associations de soutien à l'environnement» a disparu. Les articles 27 et 28 du projet parlaient de l'Agence Basque de l'Environnement, définissant le personnel et les ressources nécessaires pour ce nouvel organe. Au lieu de cette agence, la loi actuelle crée la Commission Environnementale du Pays Basque, dont la fonction n'est pas aussi définie que la sienne.
Ce n'est pas une modification de faible entité, car il faut garder à l'esprit que la Commission de l'environnement, avec le Conseil de l'environnement, est l'une des rares nouveautés de la loi. L'objectif de la Commission, composée exclusivement de représentants de l'Administration, est d'informer sur les projets et programmes, en particulier sur le nouveau Programme cadre environnemental. Au Conseil, des représentants de différents groupes populaires seront incorporés, même s'il n'est pas précisé quel et combien, mais celui-ci, comme son nom l'indique, ne peut donner que des conseils et n'a pas de capacité de décision.
La nouveauté, et nous comprenons qu'elle peut être la partie la plus positive de la Loi, est celle de certains plans (Directives d'Aménagement Territorial, Plans Territoriaux Partiels, Plans Généraux d'Aménagement Urbain...) Obligatoire de l'Évaluation d'Impact Environnemental. C'est la demande réitérée d'Eguzki ces dernières années et réitérée de l'Administration. Bienvenu soit l'innovation, mais au moins en partie il faut la reconnaître tardivement, notamment en tenant compte de la récente approbation des Directives de Gestion du Territoire et d'autres documents pertinents.
Quant aux autres « nouveautés » que dit la loi et que les médias ont évoquées ces dernières semaines, il ne nous reste plus qu'à dire qu'elles ne sont pas la véritable innovation. Le droit à l'information sur l'environnement, par exemple, est garanti par une directive européenne, obligatoire, en vigueur depuis longtemps. En ce qui concerne le monde du travail, la loi sur l'environnement ne mentionne pas que la loi sur la prévention des risques au travail ne la mentionne pas. Par exemple, les échoaudits. Malheureusement, ces éco-audits restent volontaires et la participation des représentants des travailleurs n'est pas garantie.
En conclusion, disons que la Loi ne répond pas du tout aux attentes et que, à notre avis, elle est loin des besoins du Pays Basque du point de vue écologique. Cette loi est faible, elle manque de force ; contrairement à ce qui arrive aux vins, elle s'est aggravée au fil du temps, et la place qui nous laisse aux agents humains n'est que celle des vases, comme si c'était un découragement.
Pour arriver, nous n'avions pas besoin d'un voyage de vingt ans.