En 1992, après deux ans de travail, tout le chromosome 3 de la levure utilisée dans 37 laboratoires européens a été séquencé pour fabriquer du pain. À cette époque, le résultat a dévoré beaucoup de poussière et a été considéré comme la plus grande découverte qui a été faite dans certains magazines scientifiques.
Quatre ans plus tard, les 15 autres chromosomes de levure ont été séquencés dans 100 laboratoires européens. L'équipe dirigée par André Goffeau de l'université catholique de Louvain a également maintenu une relation étroite avec les groupes de chercheurs des États-Unis, du Canada et du Japon.
C'est la première fois que l'on connaît toute la séquence de l'organisme eucarioto (c'est-à-dire un être vivant complexe avec un noyau bien délimité). Il faut maintenant connaître le rôle des 6.100 gènes trouvés. Un tiers d'entre eux connaissent la protéine qu'il fabrique. On perçoit aussi la fonction d'un autre tiers, mais dans le troisième ils ne savent rien pour le moment. En outre, dans le royaume des vivants il n'y a rien de semblable.
Ce travail a ouvert la voie à la recherche médicale, car plus de la moitié des gènes de levure sont similaires aux gènes humains. Ce n'est pas surprenant, bien sûr, parce que l'homme et le levain proviennent de la même ancre qui vivait il y a un milliard d'années. La séquence du génome sera la référence pour comparer les gènes d'autres organismes eucariotes (l'être humain).
Cela permettra de mieux comprendre le fonctionnement des gènes impliqués dans différents types de cancer. Certains gènes liés à la résistance aux antibiotiques ont été trouvés. Dans l'industrie on espère trouver des gènes pour améliorer le processus de brassage du pain et de la bière. Les données sont à la disposition de tous les scientifiques sur Internet.