Dogme de perte fœtale de 1%, déclin

Querejeta Urrestarazu, Maria Eugenia

Policlinica Gipuzkoako genetika-unitatearen zuzendaria

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Ed. Nuno Ribeiro/CC-BY-NC

Le magazine trimestriel Prenatal Prespectives de l'International Society for Prenatal Diagnosis (ISPD) a publié en 2014 l'article suivant : Invasiveness: the decline of the dogma of the 1% Fetal Loss Rate (Envahisseur: Dogme de perte fœtale de 1%, déclin).

Les auteurs de cet article, Borrell et Stergioutou, ont analysé divers travaux publiés sur les techniques envahissantes, l’amniocentèse et les risques de perte fœtale imputables à la biopsie coriale, arrivant à la conclusion suivante: Le risque de perte imputable à ces techniques est de 0,1% (1/1.000), sans qu'il y ait des différences significatives entre la perte fœtale des femmes enceintes auxquelles on applique des méthodes invasives et celles qui ne le sont pas.

En outre, ils ont conclu qu'il est essentiel de fournir aux femmes des informations précises et à jour sur les techniques envahissantes et non envahissantes leur permettant de prendre des décisions fondées sur des preuves. On dit qu'il faut exclure de l'activité clinique les valeurs de pertes fœtales qui ne sont pas réelles pour les techniques envahissantes, ainsi que les capacités diagnostiques trompeuses pour les non-envahissantes.

Il a également été proposé de donner la priorité à la formation adéquate de spécialistes sur les méthodes invasives. Ainsi, toutes les techniques de diagnostic prénatal peuvent offrir une sélection individualisée et d'excellents résultats.

Les auteurs rappellent que l’augmentation du risque de perte fœtale par des tests envahissants est de 1% et l’origine du “dogme”, approuvé il y a longtemps: Un article publié en 1986 par Tal, comparant le pourcentage de perte fœtale de 4.606 femmes souffrant d'amniocentèse (1,7%) à celui d'un groupe de contrôle auquel aucune technique invasive n'a été appliquée (0,7%).

D'autres articles, comme celui publié par Eddleman en 2006, comparant la perte fœtale de 3.096 femmes enceintes à qui l'amniocentèse a été pratiquée avant la semaine 24 de la grossesse (1%) et 31.907 femmes enceintes qui n'ont pas effectué ce test invasif (0,94%). La conclusion était la suivante: L'augmentation du risque de perte fœtale par amniocentèse était de 0,06%.

De son côté, un groupe de l'Université de Washington, en 2008, a publié des résultats similaires à ceux d'Eddleman et a conclu qu'il n'y avait pas de différences statistiquement significatives entre la perte fœtale correspondant au groupe auquel l'amniocentèse a été réalisée et celle correspondant au groupe de contrôle (Odibo et al, 2008; Odibo et al, 2008b).

Finalement, en 2011, le groupe de Nicolaides (Akoldakar et al, 2011) a démontré que la plupart des pertes fœtales attribuables à la biopsie coriale étaient prévisibles en fonction des caractéristiques de la mère et/ou de la grossesse.

Sur la base de ces caractéristiques, un modèle de prévision de 33.856 grossesses a été élaboré entre le nombre de pertes fœtales attendues chez les femmes à qui une biopsie koriale comparée a été réalisée et celles qui n'ont pas été appliquées à cette technique envahissante. L'étude a montré qu'il n'y avait pas de grandes différences entre les quantités attendues et réelles.

De même, ce même groupe (Akoldakar et al, 2014) vient de publier une méta-étude après une revue exhaustive de plusieurs publications. Les résultats de cette recherche ont montré qu'il n'y avait pas de différence significative en termes de pertes fœtales avant la 24e semaine de la grossesse, entre les femmes qui ont subi amniocentèse (42.716 femmes) et la biopsie (8.899) et celles qui n'ont pas subi amniocentèse (138.657 femmes) ou biopsie koriale (37.338). Selon les calculs de l'étude, dans le cas de l'amniocentèse, la perte fœtale attribuable aux techniques invasives était de 0,11%, tandis que dans le cas des biopsies elle était de 0,22%.

Commentaires et conclusions

La différence entre l'article premier (1986) et le reste (dernier de 2014) réside dans la plus grande expérience des professionnels et dans l'évolution des ressources utilisées, dans l'épaisseur des aiguilles et dans une résolution beaucoup plus grande des écographes.

Ainsi, le Committe Opinion d'ACGO (American College of Gynecologie and Obstetricians) recommande l'utilisation de la technique array-CGH chez les femmes enceintes avec des altérations échographiques effectuant un diagnostic prénatal invasif.

Pour sa part, Wapner a réalisé en 2014 une révision du nombre d'altérations submicroscopiques détectées dans le liquide amniotique en utilisant la technique array-CGH, avec les résultats suivants: 0,9% en moyenne sur 12.000 grossesses à faible risque. Aujourd'hui, le risque d'aneuploïdie 1/270 est pris comme base pour un diagnostic prénatal invasif, basé sur un certain équilibre entre le risque génétique et le risque de perte fœtale par procédure invasive.

Pour tout cela, il semble opportun d'offrir une technique envahissante et array-CGH à toutes les femmes enceintes. Cette attitude partagerait la recommandation du Congrès américain de gynécologie et obstétrique 2007, qui suggère d'offrir à toutes les femmes la possibilité de réaliser un test pré-natal invasif sans tenir compte du risque.

L'expérience de l'unité génétique de Policlinic Gipuzkoa (1300 diagnostics prénataux par technique array-CGH dans les grossesses à faible risque) confirme les résultats publiés. Nous avons diagnostiqué neuf altérations pathologiques submicroscopiques (0,7%) qui ne seront pas détectées si la technique array-CGH n'avait pas été utilisée avant la naissance.

Bibliographie Bibliographie

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Tabor, A.; Philip, J.; Madsen, M.; Bang, J.; Obel, S.A. ; Norgaard-Petersen, B. : Randomised controlled trial of genetic amniocentesis in 4606 low-risk women. Lancet1: 1287-9 (1986).
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