Regardez P. Le groupe de biologie cellulaire en toxicologie environnementale, dirigé par le professeur Cajaraville, a conclu que plusieurs composés chimiques présents dans l'eau influencent la croissance, le comportement, la reproduction et la fonction immunitaire des organismes en interférant avec le système endocrinien. C'est pourquoi ces composés disrupteurs endocriniens ont été dénommés : locphénols (provenant de détergents et cosmétiques domestiques), pesticides, plastifiants, dérivés du pétrole ou hormones synthétiques. Parfois, ce sont les organismes eux-mêmes qui sont touchés et apparaissent parfois en deuxième ou troisième génération.
L'extraordinaire quantité de moules hermaphrodites et les troubles rencontrés dans le développement de leurs gamètes ont lancé le projet DERBIUR qui se terminera en décembre 2008. L'objectif de cette étude est de définir l'existence d'éventuels perturbateurs endocriniens à Urdaibai et d'étudier les éventuelles modifications que ces substances peuvent produire dans les mollusques bivalves (moules, huîtres...) et les poissons.
A cette occasion, des résultats significatifs ont également été obtenus. D'une part, ils ont confirmé les altérations dans le développement des gamètes de moules (cellules femelles et mâles nécessaires à la reproduction sexuelle). D'autre part, on a remarqué que chez les poissons qui entourent la station d'épuration qui traite les eaux usées de Gernika, concrètement dans les liens, la prévalence de l'intersex est élevée, car un tiers des ronces ont des gamètes féminines.
Pour parvenir à ces conclusions, outre les études microscopiques, des chercheurs de la Faculté de science et de technologie de l'UPV/EHU ont compté sur plusieurs biomarqueurs. Par exemple, des changements ont été observés dans les niveaux de vitelogenine chez les poissons. La protéine vitelogenine est caractéristique des femelles et est employée comme biomarqueur de féminisation. En fait, l'équipe de Cajaraville se rend compte que certains ronces contiennent également cette protéine.
De plus, grâce aux analyses chimiques menées par le CDI/CSIC de Barcelone, on a trouvé des niveaux élevés de métabolites des locphénols dans la vésicule. Par conséquent, les locphénols peuvent être responsables des changements trouvés dans les abris.
L'équipe de recherche dispose d'un laboratoire mobile qui permet de réaliser les dissections des organismes immédiatement après la sortie de l'eau. Certains des échantillons obtenus à partir de ces dissections sont fixés sur eux pour une observation ultérieure par microscopes et le reste est gelé pour effectuer des études d'expression génique et protéines dans le laboratoire de biologie cellulaire et histologie de l'Université.
Les résultats obtenus par les chercheurs de l'UPV coïncident avec les recherches menées au niveau international. D'autre part, le CID/CSIC de Barcelone a réalisé des découvertes similaires à celles d'Urdaibai sur les poissons de l'Èbre.