Les entreprises utilisent des revendications et des messages de mouvements féministes pour fournir des services et des dispositifs médicaux sans base scientifique. Un groupe international de chercheurs l'a dénoncé dans le British Medical Journal.
Selon l’article, le marché a toujours profité de l’autonomisation et du pouvoir des femmes pour vendre des produits contre la santé, tels que l’alcool et le tabac. Ils utilisent maintenant des messages similaires pour vendre d'autres services et produits, mais à cette occasion ils revendiquent qu'ils contribuent à la santé. Cependant, les chercheurs ont dénoncé qu'il n'y a pas de preuves scientifiques suffisantes pour le dire, mais qu'ils peuvent aussi le nuire: ils suscitent une préoccupation inutile, favorisent la médicalisation et, en outre, renforcent l'individualisme. En fait, les campagnes de marketing suggèrent que la santé et l’égalité peuvent être achetées, oubliant complètement l’influence des conditionnants sociaux.
Les chercheurs ont cité dans l’article quelques exemples: tests pour diagnostiquer le cancer du sein, traitement hormonal pour soulager la ménopause, médicaments pour traiter le dysfonctionnement sexuel (flibansérine), applications pour mettre le cycle menstruel, offres pour congeler les ovules… Tous favorisent l’idée que le contrôle de la santé et de la reproduction dépend de chacun, connaissant mieux le corps et aidant à cela (La connaissance est puissance). Mais ce qu'ils vendent, même si ce n'est pas directement préjudiciable, est une idée fausse qu'ils diffusent et qui peut être dangereuse. Par exemple, les offres de gel d’ovules ne mentionnent pas qu’elles ne garantissent pas en principe qu’elles conviennent ensuite à la fécondation.
En outre, ils rappellent que la santé des femmes est moins étudiée que suffisante, de sorte que l'influence du marketing est plus évidente. Ils estiment qu'il faudrait fixer des limites et faire preuve de plus de transparence. Ils sont conscients que les critiques peuvent être considérées comme misogynes ou paternelles, mais ils réaffirment que, pour respecter l'autonomie des femmes, il est indispensable de transmettre clairement la transparence et l'incertitude et de réglementer avec rigueur le marketing sanitaire. Parallèlement, il faut redoubler d'efforts pour enquêter sur la santé des femmes.