Une méta-analyse approfondie des recherches menées au cours des 30 dernières années a montré que la plupart des espèces perdent leur biodiversité génétique, en particulier les mammifères et les oiseaux. Ils ont étudié 628 espèces de tous types d'écosystèmes terrestres et marins: animaux, plantes, champignons et chromistes, c'est-à-dire tous sauf les bactéries et les archées. Les résultats ont été publiés dans la revue Nature en libre accès (https://www.nature.com/articles/s41586-024-08458-x: la perte concerne les deux tiers des espèces, y compris les espèces pour lesquelles aucun dommage n'a été constaté.
La diversité génétique est étroitement liée à la capacité d'adaptation, par exemple pour surmonter l'apparition d'une maladie ou survivre à un changement climatique. Le résultat est donc très inquiétant, selon les chercheurs.
On sait que certaines activités humaines (destruction d'habitats, pollution...) ont fait disparaître certaines espèces et en ont menacé d'extinction d'autres. Cette étude montre que la perte se produit non seulement dans le nombre d'espèces, mais aussi dans la diversité génétique de chaque espèce.
D'autre part, les chercheurs ont rapporté que les mesures de conservation réduisent le risque de perte de diversité génétique. Or, une fois réduit, il est très difficile de le restaurer, parfois impossible.
Les limites ou les lacunes de l'étude ont également été reconnues, notamment le manque de données pour l'Afrique et le Moyen-Orient.
Cependant, ils ont confirmé que la perte de diversité génétique est importante dans le monde entier et pour de nombreuses espèces, et que les mesures de conservation ont un effet bénéfique. Un appel a donc été lancé en faveur de stratégies de conservation.